13 Rue des Mayons

J'arrivait chez moi dégoulinant d'eau chaude. Je m'étais baigné tout habillée aux sources thermales, et j'avais envie d'une bonne douche. Que je pris d'ailleurs. L'eau froide ruisselait sur mon visage et me raffraichissait à peine. Une fois sêché, je m'habillais correctement, et puis partis ranger un peu. Les habits sur ma chaise, hop, à la machine, les assiette dans l'évier, hop, dans le lave-vaisselle, et toute la poussière, hop, disparue. J'en profitait pour faire le ménage, ce qui devrait être plus présentable. Ce jour là, j'était tout exité. Je me demandais même si c'était la douche qui me faisait cet effet là. Puis, vers cinq heures, je rassemblait eau, lait, farine, oeuf, et plein de bonnes choses à mettre dans mes crèpes. Oui, j'allais faire de bonnes crèpes à Aelis. Presque la seule chose que je savais cuisiner. Je laissait reposer le temps d'aller me sêcher les cheveux, qui goutaient encore. Aelis allait sûrement emmener son chat, je lui mit alors un petit bol d'eau, et une autre vide. Je n'avais rien à lui donner à manger, le pauvre...
Trois son secs. La sonette qui retentissait. J'ouvris, c'était Aelis.

Cham sur les talons je sonna chez Nëdeïan. J'avais pris une douche glacé, histoire de calmer la morsure ardente du collier et surtout pour me calmer moi. Bon sang ne me dites pas que j'ai les hormones qui travaillent ou je vous explose !
J'avais demandé conseil à mon chat sur la marche à suivre. Mais le monstre poilu s'était contenté d'un vague miaulement. J'avais donc décidé de l'emmener avec moi, histoire d'avoir un chaperon. Non pas que j'ai les idées mal placées seulement, ce collier me faisait faire des choses assez...étranges. Et je l'avoue, seule devant mon miroir à me demander comment j'allais m'habiller, j'avais rougis plus que de mesure en imaginant la soirée. Totale, rebelote douche froide. J'avais passé 24heureus en compagnie d'une mec plutôt mignon, bon d'accord carrément canon ! d'un chat et d'un collier alors franchement j'avais de quoi être eu...anxieuse ?

-Cham, si jamais je fais quoi que se soit de...déplacé tu as l'autorisation de me griffer, je compte sur toi!

Je souris quand le loup m'ouvrit la porte.

[j'ai adoré ta façon de fermer l'autre sujet mdr]

[Profitons de mon inspiration soudaine pour répondre x)]

J'ouvris la porte à la jeune gardian, un sourire aux lèvres. Je lui laissai la place, pour qu'elle puisse entrer.

-Entre, j'ai fait des crèpes !

Je refermai la porte derrière elle, ainsi que sonchat. *Tiens, elle l'a pris, lui ? Espérons qu'il ne m'attaque pas...* Eh bien non ! Le félin préférait d'abord faire ses griffes sur le nouveau paillasson que je n'avais plus qu'a changer, maintenant. Puis, il se dirigeait, mine de rien, vers le canapé où il se couchai volontairement, tandis que je regardai mon paillasson en lambeaux. Que je mis directement à la poubelle d'ailleurs.

[enfin! XD je profite alors mdr]

*Oh non Cham t'abuses!*

-Désolée pour ton paillasson.

M'excusais-je en foudroyant du regard le félidé sur la banquette. L'appartement sentait le lait, j'adorais le lait. En même temps, j'étais un chat.

-Des crêpes ? Je n'en ai jamais mangé. C'est quoi ?

Je devais avoir l'air fine encore. Et comme pour m'enfoncer encore, Cham poussa un miaulement moqueur.

Tiens, elle ne connaissai pas les crèpes...pas grave. Mais au moins, c'est bon et facile à faire...pour moi qui met souvent le feu à la cuisine.

-Ce n'est rien...Les crèpes c'est...des sortes de galettes sucrées...c'est bon, mais tu verra par toi même.

D'un mouvement de tête, je l'invitai à s'assoir, pendant que je m'approchai du four où était en train de cuire une des nombreuses crèpes que j'avaient préchauffées. Je la retournai rapidement, faisant attention à ne pas la faire tomber par terre comme à ma grande habitude de "L'homme pas doué"...vous connaissez ? Le nouveau film avec Nëd comme personnage principal...
Enfin bref, je faisait cuire mes galettes les unes après les autres, ne sachant quoi dire à Aelis.

Des galettes sucrées ? Intéressant. Quand le repas fut prêt, il vint apporter le plat. Cham fit les gros yeux, il en voulait de ces crêpes.

-Tiens morfale !

Je donna une galette à mon chat qui l'engloutit à une vitesse hallucinante. Non sérieux, c'était vraiment un chat cet animal ? J'en gouta une à mon tour. C'était bon, très bon même, j'étais partie pour manger tout le plat:

-Faudra que je fasse de l'exercice après pour éliminer tout ça!

J'éclata de rire, genre la fille superficielle qui se préoccupe de sa ligne. Un grondement sourd se fit entendre au loin, il allait y avoir de l'orage. Pas étonnant avec ces grosses chaleurs.

-Je n'aime pas l'orage, ça me fait peur.

Les yeux grands ouvert, j'hallucinait sur le fait qu'un chat puisse manger une crèpe aussi rapidement sans rechigner. J'en prenait une moi aussi, assis en face d'Aelis. Je lui retendis le plat, pour qu'elle en reprenne, vu que ça lui plaisait apparement. La blague qu'elle sortit me fit sourire. C'est sur que ce n'était pas super pour garder la ligne, mais c'était bon...
Mais elle non plus n'aimait pas l'orage.

-Moi non plus, je n'aime pas l'orage. Je tiens ça de mon instinct de loup. L'eau aveugle et assourdi les loups, ils l'ont donc en horreur. Mais rien ne nous arrivera ici de tout façon, tu n'as pas à avoir peur.

[je vais à la douche alors je vais être longue à rep 36 15 ma vie XD]

Pas de raison d'avoir peur hein ? Mouai. C'était quand même super bon ses crêpes, Cham en avait bien mangé trois. Mais quel goinfre!
Vers 21h nous avions finis. Il tombait des cordes dehors et l'orage était maintenant au dessus de la ville. Des gros éclairs zébraient parfois le ciel, et les grondements du tonnerre couvraient les sons de nos voix. Je demanda:

-Dis moi, tu avais une petite amie avant ? Ou quelqu'un que tu aimais beaucoup ?

Je commençait à débarasser quand la jeune femme venai à me poser des questions. Auquelles je répondai, gentillement.

-Bein...oui, une il y a maintenant trois ans. Mais elle à déménagé loin d'ici, et on ne s'entendais plus. Je n'ai jamais eu beaucoup de relations à la fois. En amitié, je parle. Pourquoi cette question ?

La table était maintenant propre, et je me rassis près d'elle, observant ses grands yeux d'or et de feu. Comme toujours ils m'intriguaient. Ils étaient magnifiques.

Il vint se rassoir près de moi après avoir débarrassé. Cham s'installa sur mes genoux, un oeil mauvais vers Nëdeïan. Évidement, il a fallu que je me mette à bafouer. Sa simple présence me rendait nerveuse, et son collier recommençait à brûler.

-Co...comme ça. Je voulais savoir si tu avais déjà ressenti cette sensation. Quand...quand on est avec la bonne personne, avec son âme sœur.

Je vira au rouge tomate, Cham planta ses griffes dans mes cuisses. Que ça faisait mal! Je lui grata le nez.

Je lançai un regard noir à Cham, qui me rendai la pareille.

-Hum...

Effectivement, je n'avais rien trouvé de mieux à dire. Toute façon, j'étais fort, moi, pour les relations ! Bien sûr ! Mon meilleur ami meurt. J'ai eu quelques amis entre temps, mais peu, et voila ou j'en arrive. Sans savoir parler, dans mon salon, en face d'une fille qui ne me laissai pas indiférent. Mon regard alla ensuite se poser sur le rebord de ma fenêtre, où venaient éclater les lourdes gouttes de l'orage d'été.

Je le gênais c'était assez évident. Je triturais le bout de ma jupe, un peu mal à l'aise. Je voulais parler, mais est-ce que ce que j'allais lui dire n'allait pas le vexer ?

-Tu sais, j'ai déjà rencontré mon âme sœur, il y quelques temps.

Un grand coup de tonnerre éclata, me faisant sursauter.

Ce qu'elle me disait m'embêtai un peu, mais bon...à elle de choisir. Je ne peut le faire à sa place.

-Et...?

J'allais quand même pas lui dire de laisser tomber. Moi j'aimais cette fille. Savoir qu'elle aimait un autre m'en posai, mais je n'y pouvais rien. Je détournai le regard, qui vint se poser sur mes chaussures, qui à présent étaient devant moi. D'un coude posé sur la table, je me soutin légèrement le cou.

Je respirais mal, j'avais encore gaffé. Ma voix devint alors triste. Je vins me mettre à côté de lui, sans toutefois le regarder:

-Et il m'a brisé le cœur. Je l'avais rencontré au marché, c'était un étranger de passage dans mon pays. J'ai su que c'était lui immédiatement. Je lui ai dis que je l'aimais. Lui aussi, il m'aimait, il me l'a dit. Il m'a promit beaucoup de chose. Mais...

Ma voix se brisa, j'étais folle de rage et tristesse:

-Mais quand il a su que j'étais un "monstre", il a pris peur. Il m'a dit que ça n'avait pas d'importance, amis c'était faux. Je suis venue le voir un matin, je voulais lui faire une surprise. Mais en arrivant, je l'ai trouvé avec une autre fille.
Il m'a dit que je n'étais pas normale et que j'avais les yeux du démon.

Son histoire devait être dure à vivre, tout de même...aimer quelqu'un qui nous prend pour un monstre, c'est dur. Très dur, et je peut le reconnaitre car ça m'est arrivé à moi aussi. Une humaine. Quand elle a su que j'étais un mascle, donc surréel, elle est partie.
De ma main je pris celle d'Aelis, et je la serrai très fort. L'Orage tonnait plus fort, comme les battements de mon coeur. Je ne savais pas ce que j'avais. En plus du mal à respirer, je n'arrivai presque plus à bouger.

-Tu sais pour un gardian, il n'y a rien de pire que de perdre son âme soeur. Peut être que c'est différent pour les mascles.

L'orage redoublait, ah je n'aimais pas ça! Je pris la main de Nëdeïan et la poa sur mon coeur.Remarquez qu'à cet instant, la situation peut être gênante pour lui, mais bien sur moi je ne remarquais rien.

-C'est comme si on t'ouvrait pour t'arracher le coeur, c'est une douleur atroce, comparable à nulle autre. Alors je me suis vengée. Il n'a pas voulu de moi, il ma brisé, et je l'ai tué. Lui et cette autre fille.

Une meurtrière ? Qui l'aurai cru ? Mais elle ne me faisait pas peur. Jamais Aelis ne me ferai peur. Je remontai ma main pour attraper le pendentif que je regardai à présent faire son éternel balancier. Le seul fait que je le touche avait appaisé sa brûlure. Etrange changement envers ce pendentif...il a changé depuis que je lui ai donné. En bien, heureusement. Je levai à présent mon regard sur la jeune femme, que je fixai profondément.

Je chercha Cham des yeux, évitant de fixer ceux de Nëd. Le fauve était couché sur le haut de la télé, balayant l'écran de sa queue. Cet animal était intenable!
Soudain, un coup de tonnerre plus violent que les autres plongea la maison dans l'obscurité la plus totale. J'entendis mon chat feuler et se précipiter dans la pièce au bout du salon. Je lui courus après, débarquant dans la chambre de mon hôte. J'attendis que mes yeux s'habituent au noir et observa les lieux. Pas de Cham, il devait être sous le lit. Je m'agenouilla et effectivement, vis deux perles brillante. Je me faufila tant bien que mal sous le lit, décidée à récupérer l'animal:

-Viens Cham allé, fais pas l'idiot!

Mauvaise technique. Le félidé sortit de l'autre côté. Je voulus me redresser mais me cogna contre les lattes en bois. Crotte! J'essaya de reculer et là, oh misère, je m'aperçus bien vite que j'étais coincée. Re-crotte! *Je ne mangerais plus jamais de crêpes!*

L'orage plongeai l'appartement dans la plus profonde obscurité. J'aimai bien ça, moi, l'obscurité. Et Aelis s'était mis en tête d'aller chercher son chat. Pourtant, il se débrouillerai certainement mieux que nous das le noir. D'ailleur, quelques minutes après à peine, la voila coincée sous mon lit. J'entrai dans la chambre, et la vis, allongée sous le lit. Que je soulevai, d'un bras, lui tendant l'autre. Heureusement, mon lit n'était pas des plus lourds.

-Quelle idée, aussi !sortis-je en me moquant gentillement.

Il me sortit de là en un tour de main et moi je m'étais encore farcie l'air ridicule. Que j'en avais marre!

-C'est la faute de Cham! D'ailleurs il est où lui ?

Pas de trace de félidé en vue, si je lui mettais la main dessus à celui là! Je tritura le pendentif qui chauffait, réclamant les caresses de son maître.

-Pourquoi est-ce qu'il me brûle comme ça ? Il est étrange ton collier, il est fait en quoi ? J'ai l'impression qu'il me pousse à faire des choses que je ne ferais pas en temps normal.

Nous étions toujours dans le noir, seulement éclairés par les éclairs qui, de temps en temps, inondaient la pièce de lumière.

J'avan_ai à présent dans l'entrée, ouvrant un grand placard mural. Au fond se trouvait les (un truc avec des boutons, là...chais pu...fin, tu m'a comprise xD) voila, que je forçai pour remettre le courant. Qui ne réaparu qu'au bout d'une dizaine de minutes.

-Pour tout dire, je n'en sais rien. Mais t'a-t-il forcé une fois à faire quelque chose que tu ne voulai pas faire ?

Moi aussi, des fois cela m'arrivait, avant. Mais jamais des choses que je ne voulai pas faire. Seulement des choses que je n'osai pas faire. C'est différent.

[un disjoncteur ma chère XD]

La lumière revint enfin, c'était mieux. Cham jaillit de la salle de bain et se frotta à mes jambes avant de retourner sur la télé. Je secoua la tête.

-Non jamais, juste des choses que je n'ose pas faire. C'est assez étrange. Enfin, je suppose que sans lui je ne serais pas ici aujourd'hui.

J'avais parlé trop vite comme d'habitude. Mais quelle cruche! Je m'assis sur le lit, regardant la pluie tomber et l'orage gronder. Quand allait-il s'arrêter ? Je devais rentrer moi!

[Je le savais ! Non, en plus c'est pas vrai xD Merci ^^]

Je vins m'assoir à ses cotés, appuyé sur un coude.

-Pourquoi tu dis ça ?

Mon regard toujours attiré par ce pendentif, j'attendai la réponse, aussi petite quelle aurai pu me donner. Elle voulai rentrer chez elle, ça se voyait. Je détournai alors ma tête, jusqu'au rebord de ma fenêtre. L'eau tombai en averse. Je n'ai jamais vraiment adoré la pluie, en fin de compte.

Je rougis de nouveau, comme à chaque fois qu'il était à côté de moi. Si j'étais un tigre ça ne se verrait pas.

-Ben tu sais, normalement un gardian ne peut aimer que son âme sœur, et si le lien est rompu alors il ne peut plus aimer du tout. Je suppose.

Je me gratta le nez avant de rire nerveusement et de rajouter:

-Et puis c'est la première fois que je me retrouve aussi rapidement chez un inconnu, et aussi je n'embrasse pas un garçon que je ne connais pas comme ça, avoue que c'est bizarre non ?